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KÉRABAN-LE-TÊTU.

« Des étrangers ! murmura-t-il, dès qu’il aperçut les deux clients installés devant la table ! Croient-ils donc vraiment que… »

Enfin, il s’approcha.

« Cawadji, servez-nous un flacon d’eau de cerise, bien fraîche ! demanda Van Mitten.

— Au coup de canon ! répondit le cafetier.

— Comment, de l’eau de cerise au coup de canon ? s’écria Bruno ! Mais non à la menthe, cawadji, à la menthe !

— Si vous n’avez pas d’eau de cerise, reprit Van Mitten, donnez-nous un verre de rahtlokoum rose ! Il paraît que c’est excellent, si je m’en rapporte à mon guide !

— Au coup de canon ! répondit une seconde fois le cafetier, en haussant les épaules.

— Mais à qui en a-t-il, avec son coup de canon ? répliqua Bruno en interrogeant son maître.

— Voyons ! reprit celui-ci, toujours accommodant, si vous n’avez pas de rahtlokoum, donnez-nous une tasse de moka… un sorbet… ce qu’il vous plaira, mon ami !

— Au coup de canon !

— Au coup de canon ? répéta Van Mitten.

— Pas avant ! » dit le cafetier.