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Page:Verne - Kéraban-le-Têtu, Hetzel, 1883, tome 1.djvu/32

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KÉRABAN-LE-TÊTU.

— Oui ! »

Et, jetant sa cigarette, il alla droit au digne Hollandais, qui ne s’attendait point à être interpellé de la sorte :

« Au coup de canon, » dit-il !

Et il lui arracha brusquement sa pipe.

« Eh ! ma pipe ! s’écria Bruno, que son maître cherchait vainement à contenir.

— Au coup de canon, chien de chrétien !

— Chien de Turc toi-même !

— Du calme, Bruno, dit Van Mitten.

— Qu’il me rende ma pipe, au moins ! répliqua Bruno.

— Au coup de canon ! répéta une dernière fois le Turc, en faisant disparaître la pipe dans les plis de son cafetan.

— Viens, Bruno, dit alors Van Mitten ! Il ne faut jamais blesser les usages des pays que l’on visite !

— Des usages de voleurs !

— Viens, te dis-je. Mon ami Kéraban ne doit pas se trouver sur cette place avant sept heures. Continuons donc notre promenade, et nous le rejoindrons quand il en sera temps ! »

Van Mitten entraîna Bruno, tout dépité d’avoir