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KÉRABAN-LE-TÊTU.

dépend de son oncle et tuteur, le seigneur Kéraban, qui l’aime comme un fils et qui, bientôt sans doute, doit se rendre à Odessa pour la conclusion de ce mariage.

— Ne pourrait-on retarder le départ de ce Kéraban ?

— Ce serait ce qu’il y aurait de mieux à faire, et cela nous donnerait plus de temps pour agir. Quant à la manière de s’y prendre ?…

— C’est à toi de l’imaginer, Yarhud, répondit Scarpante, mais il faut que les volontés du seigneur Saffar s’accomplissent et que la jeune Amasia soit transportée à Trébizonde. Ce ne sera pas la première fois que la tartane la Guïdare aura visité, pour son compte, le littoral de la mer Noire, et tu sais comment il paye les services…

— Je le sais, Scarpante.

— Or, le seigneur Saffar a vu cette jeune fille, rien qu’un instant, dans son habitation d’Odessa, sa beauté l’a séduit, et elle ne sera pas à plaindre d’avoir échangé la maison du banquier Sélim pour son palais de Trébizonde ! Amasia sera donc enlevée, et si ce n’est pas par toi, Yarhud, ce sera par un autre !

— Ce sera par moi, vous pouvez y compter !