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KÉRABAN-LE-TÊTU.

répondit simplement le capitaine maltais. Je vous ai dit les nouvelles mauvaises, voici maintenant quelles sont les bonnes.

— Parle, répondit Scarpante, qui, après avoir fait quelques pas en réfléchissant, revint près de Yarhud.

— Si le mariage projeté, reprit le Maltais, rend plus difficile d’enlever la jeune fille, puisque Ahmet ne la quitte pas, il me fournit l’occasion de pénétrer dans la maison du banquier Sélim. En effet, je suis non seulement un capitaine, mais un trafiquant. La Guïdare a une riche cargaison, étoffes de soie de Brousse, pelisses de martre et de zibeline, brocarts diamantés, passementeries travaillées par les plus habiles trayeurs d’or de l’Asie Mineure, et cent objets qui peuvent exciter la convoitise d’une jeune fiancée. Au moment de son mariage, elle se laissera aisément tenter. Je pourrai sans doute l’attirer à bord, profiter d’un vent favorable et prendre la mer, avant qu’on ait eu connaissance de l’enlèvement.

— Cela me paraît bien imaginé, Yarhud, répondit Scarpante, et je ne doute pas que tu ne réussisses ! Mais aie bien soin que tout ceci se fasse dans le plus grand secret !