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Page:Verne - Kéraban-le-Têtu, Hetzel, 1883, tome 1.djvu/73

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KÉRABAN-LE-TÊTU.

Allah ! vous dînerez à Scutari… à notre retour !

— Mais ce ne sera pas avant ?… répondit le Hollandais, tout interloqué de la proposition.

— Ce ne sera pas avant un mois, avant un an, avant dix ans ! répliqua Kéraban, d’une voix qui n’admettait pas la moindre contradiction, mais vous avez accepté mon dîner, et vous mangerez mon dîner !

— Il aura le temps de refroidir ! murmura Bruno.

— Permettez, ami Kéraban…

— Je ne permets rien, Van Mitten. Venez ! »

Et le seigneur Kéraban fit quelques pas vers le fond de la place.

« Il n’y a pas moyen de résister à ce diable d’homme ! dit Van Mitten à Bruno.

— Comment, mon maître, vous allez céder à un pareil caprice ?

— Que je sois ici ou ailleurs, Bruno, du moment que je ne suis plus à Rotterdam !

— Mais…

— Et, puisque je suis mon ami Kéraban, tu ne peux faire autrement que de me suivre !

— Voilà une complication !

— Partons, » dit le seigneur Kéraban.

Puis, s’adressant une dernière fois au chef de