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Page:Verne - Kéraban-le-Têtu, Hetzel, 1883, tome 2.djvu/108

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KÉRABAN-LE-TÊTU.

qui s’était passé depuis l’enlèvement de sa fille. Il importait, avant tout, que Sélim apprît qu’Amasia était sauvée, et qu’il eût soin de se trouver à Scutari pour l’époque convenue, c’est-à-dire dans une quinzaine de jours. Mais une lettre, expédiée d’Atina ou de Trébizonde, eût mis trop de temps à parvenir à Odessa. Aussi, Ahmet se décida-t-il, sans en rien dire à son oncle, — que le mot télégramme eût fait bondir, — à envoyer une dépêche à Sélim par le fil de Trébizonde. Il se promit aussi de lui marquer que tout danger n’était pas écarté, peut-être, et que Sélim ne devait pas hésiter à se porter au-devant de la petite caravane.

Le lendemain, dès qu’Ahmet se retrouva avec la jeune fille, il lui fit connaître ses projets, en partie du moins, sans insister à propos des périls qu’elle pouvait courir encore. Amasia ne vit qu’une chose en tout cela : c’est que son père allait être rassuré et dans le plus bref délai. Aussi avait-elle hâte d’être arrivée à Trébizonde, d’où serait expédié ce télégramme à l’insu de l’oncle Kéraban.

Après quelques heures de sommeil, tous étaient sur pied, Kéraban plus impatient que jamais, Van Mitten résigné à tous les caprices de son ami, Bruno serrant ce qui lui restait de ventre dans ses