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KÉRABAN-LE-TÊTU.

Guïdare ! De plus, personne ne connaît ni le seigneur Saffar, ni Scarpante ! Ne peut-on donc attirer cette petite caravane dans quelque piège, et…

— Scarpante, répondit froidement Saffar, cette jeune fille, il me la faut ! Si la fatalité s’est mise contre moi, je saurai lutter contre elle ! Il ne sera pas dit que l’un de mes désirs n’aura pas été satisfait !

— Et il le sera, seigneur Saffar ! répondit Scarpante. Oui ! entre Trébizonde et Scutari, au milieu de ces régions désertes, il serait possible… facile même… d’entraîner cette caravane… peut-être en lui donnant un guide qui saura l’égarer, puis, de la faire attaquer par une troupe d’hommes à votre solde !… Mais c’est là agir par la force, et si la ruse pouvait réussir, mieux vaudrait la ruse !

— Et comment l’employer ? demanda Saffar.

— Tu dis, Yarhud, reprit Scarpante en s’adressant au capitaine maltais, tu dis qu’Ahmet et ses compagnons se dirigent maintenant, à petites marches vers Trébizonde ?

— Oui, Scarpante, répondit Yarhud, et j’ajoute qu’ils passeront certainement cette nuit au caravansérail de Rissar.

— Eh bien, demanda Scarpante, ne pourrait-on