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Page:Verne - Kéraban-le-Têtu, Hetzel, 1883, tome 2.djvu/150

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KÉRABAN-LE-TÊTU.

réclamée par le couple kurde. Il était suivi de son greffier et s’arrêta sur le seuil.

« Comment, dit-il, ces coquins auraient recommencé leur tentative de la nuit dernière ?

— Il paraît, monsieur le juge, répondit maître Kidros.

— Que les portes du caravansérail soient fermées, dit le magistrat d’une voix grave. Défense à qui que ce soit de sortir sans ma permission ! »

Ces ordres furent aussitôt exécutés, et tous les voyageurs passèrent à l’état de prisonniers, auxquels le caravansérail allait servir momentanément de prison.

« Et maintenant, juge, dit la noble Saraboul, je demande justice contre ces malfaiteurs, qui n’ont pas craint, pour la seconde fois, de s’attaquer à une femme sans défense…

— Non seulement à une femme, mais à une Kurde ! » ajouta le seigneur Yanar avec un geste menaçant.

Scarpante, on le croira sans peine, suivait toute cette scène sans en rien perdre.

Le juge, — une figure finaude, s’il en fut, avec deux yeux en trous de vrille, un nez pointu, une bouche serrée, qui disparaissait dans les flocons