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KÉRABAN-LE-TÊTU.

de sa barbe, — cherchait à dévisager les personnes enfermées dans le caravansérail, ce qui ne laissait pas d’être assez difficile, avec le peu de clarté que répandait l’unique lanterne déposée dans un coin de la cour. Cet examen rapidement fait, s’adressant à la noble voyageuse :

« Vous affirmez, lui demanda-t-il, que, la nuit dernière, des malfaiteurs ont tenté de s’introduire dans votre chambre ?

— Je l’affirme !

— Et qu’ils viennent de recommencer leur criminelle tentative ?

— Eux ou d’autres !

— Il n’y a qu’un instant ?

— Il n’y a qu’un instant !

— Les reconnaîtriez-vous ?

— Non !… Ma chambre était sombre, cette cour aussi, et je n’ai pu voir leur visage !

— Étaient-ils nombreux ?

— Je l’ignore !

— Nous le saurons, ma sœur, s’écria le seigneur Yanar, nous le saurons, et malheur à ces coquins ! »

En ce moment, le seigneur Kéraban répétait à l’oreille de Van Mitten :