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KÉRABAN-LE-TÊTU.

plutôt une erreur de l’un des serviteurs du caravansérail !

— Vraiment ! répondit ironiquement le seigneur Yanar.

— Sans doute ! On nous avait indiqué la chambre de cette dame comme étant la nôtre !…

— À d’autres ! dit le juge.

— Allons, pincés, se dit Bruno à part lui, l’oncle, le neveu, et mon maître avec ! »

Le fait est que, quel que fût son aplomb habituel, le seigneur Kéraban était absolument décontenancé, et il le fut bien davantage, lorsque le juge dit, en se tournant vers Van Mitten, Ahmet et lui :

« Qu’on les mène en prison !

— Oui !… en prison ! » répéta le seigneur Yanar.

Et tous ces voyageurs, auxquels se joignirent les gens du caravansérail, de s’écrier :

« En prison !… En prison ! »

En somme, à voir la tournure que prenaient les choses, Scarpante ne pouvait que s’applaudir de ce qu’il avait fait. Le seigneur Kéraban, Van Mitten, Ahmet, tenus sous les verrous, c’était, à la fois, le voyage interrompu, un retard apporté à la célébration du mariage, c’était surtout la séparation