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Page:Verne - Kéraban-le-Têtu, Hetzel, 1883, tome 2.djvu/173

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KÉRABAN-LE-TÊTU.

mique, que ses compagnons eurent quelque peine à ne point éclater.

Nedjeb, montrant à sa maîtresse la figure épanouie de la voyageuse, lui disait tout bas :

« Je me trompe bien, si ce n’est pas là une veuve qui courait à la recherche d’un autre mari !

— Pauvre monsieur Van Mitten ! répondit Amasia.

— J’aurais mieux aimé huit mois de prison, dit Bruno en hochant la tête, que huit jours de ce mariage-là ! »

Cependant, le seigneur Yanar s’était retourné vers l’assistance et disait à voix haute :

« Demain, à Trébizonde, nous célébrerons en grande pompe les fiançailles du seigneur Van Mitten et de la noble Saraboul ! »

Sur ce mot « fiançailles », le seigneur Kéraban, ses compagnons, et surtout Van Mitten, s’étaient dits que cette aventure serait moins grave qu’on ne pouvait le craindre !

Mais il faut faire observer ici que, d’après les usages du Kurdistan, ce sont les fiançailles qui forment l’indissoluble nœud du mariage. On pourrait comparer cette cérémonie au mariage civil de certains peuples européens, et celle qui la suit au