Page:Verne - Kéraban-le-Têtu, Hetzel, 1883, tome 2.djvu/178

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

166
KÉRABAN-LE-TÊTU.

Trébizonde, située à trois cent vingt-cinq kilomètres d’Erzeroum, cette importante capitale de l’Arménie, est maintenant en communication directe avec la Perse, au moyen d’une route que le gouvernement turc a ouverte par Gumuch Kané, Baibourt et Erzeroum, — ce qui lui rendra peut-être quelque peu de son ancienne valeur commerciale.

Cette cité est divisée en deux villes disposées en amphithéâtre sur une colline. L’une, la ville turque, enceinte de murailles flanquées de grosses tours, défendue autrefois par son vieux château de mer, ne comprend pas moins d’une quarantaine de mosquées, dont les minarets émergent de massifs d’orangers, d’oliviers et autres arbres d’un aspect enchanteur. L’autre, c’est la ville chrétienne, la plus commerçante, où se trouve le grand bazar, richement assorti de tapis, d’étoffes, de bijoux, d’armes, de monnaies anciennes, de pierres précieuses, etc. Quant au port, il est desservi par une ligne hebdomadaire de bateaux à vapeur, qui mettent Trébizonde en communication directe avec les principaux points de la mer Noire.

Dans cette ville s’agite ou végète, — suivant les divers éléments dont elle se compose, — une po-