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Page:Verne - Kéraban-le-Têtu, Hetzel, 1883, tome 2.djvu/207

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KÉRABAN-LE-TÊTU.

collines, dans lesquelles abondent les essences les plus variées, chênes, charmes, ormes, érables, platanes, pruniers, oliviers d’une espèce bâtarde, genévriers, aulnes, peupliers blancs, grenadiers, mûriers blancs et noirs, noyers et sycomores. Là, la vigne, d’une exubérance végétale qui en fait comme le lierre des pays tempérés, enguirlande les arbres jusqu’à leurs plus hautes cimes. Et cela, sans parler des arbustes, aubépines, épines-vinettes, coudriers, viornes, sureaux, néfliers, jasmins, tamaris, ni des plantes les plus variées, safrans à fleurs bleues, iris, rhododendrons, scabieuses, narcisses jaunes, asclépiades, mauves, centaurées, giroflées, clématites orientales, etc. et tulipes sauvages, oui, jusqu’à des tulipes ! que Van Mitten ne pouvait regarder sans que tous les instincts de l’amateur ne se réveillassent en lui, bien que la vue de ces plantes fût plutôt de nature à évoquer quelque déplaisant souvenir de sa première union ! Il est vrai, l’existence de l’autre madame Van Mitten était maintenant une garantie contre les prétentions matrimoniales de la seconde. Il était heureux, ma foi, et dix fois heureux que le digne Hollandais fût déjà marié en première noce !

Le cap Jessoun Bouroun une fois dépassé, le