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KÉRABAN-LE-TÊTU.

Kéraban, et Bruno se dit que celui-ci avait peut-être trouvé là son maître.

Quant aux provisions, quartier de mouton que l’on ferait cuire sur place, « bourgboul », sorte de pain fabriqué avec du froment préalablement séché au four et additionné de beurre, c’était tout ce qu’il fallait pour un aussi court trajet. Une petite charrette à deux roues, à laquelle fut attelé l’âne, devait suffire à les transporter.

Un peu avant le lever du soleil, le lendemain, 28 septembre, tout le monde était sur pied. Les chevaux furent aussitôt attelés aux talikas, dans lesquelles chacun prit sa place accoutumée. Ahmet et le guide, enfourchant leur monture, se mirent en tête de la caravane que précédait l’âne, et l’on se mit en route. Une heure après, la vaste étendue de la mer Noire avait disparu derrière les hautes falaises. C’était une région légèrement accidentée, qui se développait devant les pas des voyageurs.

La journée ne fut pas trop pénible, bien que la viabilité des routes laissât à désirer, — ce qui permit au seigneur Kéraban de reprendre la litanie de ses lamentations contre l’incurie des autorités ottomanes.