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KÉRABAN-LE-TÊTU.

Kéraban. On se disposa donc à camper dans les meilleures conditions possibles pour cette dernière nuit de voyage.

Du reste, l’endroit avait été bien choisi par le guide. C’était un assez étroit défilé, creusé entre des montagnes qui ne sont plus, à proprement parler, que des collines en cette partie de l’Anatolie occidentale. On donnait à cette passe le nom de gorges de Nérissa. Au fond, de hautes roches se reliaient aux premières assises d’un massif, dont les gradins semi-circulaires s’étageaient sur la gauche. À droite, s’ouvrait une profonde caverne, dans laquelle la petite troupe tout entière pouvait trouver un abri, — ce qui fut constaté après examen de ladite caverne.

Si le lieu était convenable pour une halte de voyageurs, il ne l’était pas moins pour les attelages, aussi désireux de nourriture que de repos. À quelques centaines de pas de là, en dehors de la sinueuse gorge, s’étendait une prairie, où ne manquaient ni l’eau ni l’herbe. C’est là que les chevaux furent conduits par Nizib, qui devait être préposé à leur garde, suivant son habitude pendant les haltes nocturnes.

Nizib se dirigea donc vers la prairie, et Ahmet