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KÉRABAN-LE-TÊTU.

— Faites, dit Ahmet, et Bruno voudra bien vous aider, avec l’agrément de monsieur Van Mitten.

— Va, Bruno, va ! » répondit le Hollandais.

Le guide et Bruno entrèrent dans la caverne, emportant les couvertures de voyage, les manteaux, les cafetans, qui devaient servir de literie. Amasia, Nedjeb et leurs compagnons ne s’étaient point montrés difficiles sur la question du souper : la question du coucher devait les trouver aussi accommodants, sans doute.

Pendant que s’achevaient les derniers préparatifs, Amasia s’était rapprochée d’Ahmet, elle lui avait pris la main, elle lui disait :

« Ainsi, mon cher Ahmet, vous allez encore passer toute cette nuit sans reposer ?

— Oui, répondit Ahmet qui ne voulait rien laisser voir de ses inquiétudes. Ne dois-je pas veiller sur tous ceux qui me sont chers ?

— Enfin, ce sera pour la dernière fois ?

— La dernière ! Demain, nous en aurons enfin fini avec toutes les fatigues de ce voyage !

— Demain !… répéta Amasia en levant ses beaux yeux sur le jeune homme, dont le regard répondit au sien, ce demain qui semblait ne devoir jamais arriver…