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KÉRABAN-LE-TÊTU.

Kéraban et de son neveu, Ils pouvaient donc espérer que la nuit s’écoulerait sans incidents, lorsque, vers trois heures du matin, des cris, de véritables cris d’épouvante, retentirent à l’extrémité de la passe.

Aussitôt Kéraban et Ahmet sautèrent sur leurs armes, qui avaient été déposées au pied d’une roche, et, cette fois, peu confiant dans la justesse de ses pistolets, l’oncle avait pris un fusil.

Au même instant, Nizib, accourant tout essoufflé, apparaissait à l’entrée du défilé.

« Ah ! mon maître !

— Qu’y a-t-il, Nizib ?

— Mon maître… là-bas… là-bas !…

— Là-bas ?… dit Ahmet.

— Les chevaux !

— Nos chevaux ?…

— Oui !

— Mais parle donc, stupide animal ! s’écria Kéraban, qui secoua rudement le pauvre garçon. Nos chevaux ?…

— Volés !

— Volés ?

— Oui ! reprit Nizib. Deux ou trois hommes se sont jetés dans le pâturage… pour s’en emparer…