Page:Verne - Kéraban-le-Têtu, Hetzel, 1883, tome 2.djvu/273

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

261
KÉRABAN-LE-TÊTU.

— Oui… une dépêche… datée de Trébizonde !

— Ah ! c’était une…

— Sans doute, mon oncle, répondit Ahmet, qui sauta au cou de Kéraban, et pour la première fois qu’il m’arrive d’envoyer un télégramme à votre insu, avouez que j’ai bien fait !

— Oui… mal bien fait ! répondit Kéraban en hochant la tête, mais que je ne t’y reprenne plus, mon neveu !

— Alors, reprit Sélim, apprenant par cette dépêche que tout péril n’était peut être pas écarté pour votre petite caravane, j’ai réuni ces braves serviteurs, je suis arrivé à Scutari, je me suis lancé sur la route du littoral…

— Et par Allah ! ami Sélim, s’écria Kéraban, vous êtes arrivé à temps !… Sans vous, nous étions perdus !… Et cependant, on se battait bien dans notre petite troupe !

— Oui ! ajouta le seigneur Yanar, et ma sœur a montré qu’elle savait, au besoin, faire le coup de feu !

— Quelle femme ! » murmura Van Mitten.

En ce moment, les nouvelles lueurs de l’aube commençaient à blanchir l’horizon. Quelques nuages, immobilisés au zénith, se nuançaient des premiers rayons du jour.