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KÉRABAN-LE-TÊTU.

l’énergique Kurde, dont le pistolet avait souvent retenti au plus fort de l’action.

Toutefois, sans l’arrivée inexplicable de Sélim, c’en eût été fait d’Amasia et de ses défenseurs. Tous eussent péri, car ils étaient décidés à se faire tuer pour elle.

« Mon père !… mon père !… s’écria la jeune fille en se jetant dans les bras de Sélim.

— Mon vieil ami, dit Kéraban, vous… vous… ici ?

— Oui !… Moi ! répondit Sélim.

— Comment le hasard vous a-t-il amené ?… demanda Ahmet.

— Ce n’est point un hasard ! répondit Sélim, et, depuis longtemps déjà, je me serais mis à la recherche de ma fille, si, au moment où ce capitaine l’enlevait de la villa, je n’eusse été blessé…

— Blessé, mon père ?

— Oui !… Un coup de feu parti de cette tartane ! Pendant un mois, retenu par cette blessure, je n’ai pu quitter Odessa ! Mais, il y a quelques jours, une dépêche d’Ahmet…

— Une dépêche ? s’écria Kéraban, que ce mot malsonnant mit soudain en éveil.