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KÉRABAN-LE-TÊTU.

Donc, lorsque Ahmet et Sélim, Amasia et Nedjeb, après avoir payé la nouvelle taxe, débarquèrent à l’échelle de Top-Hané, se trouvèrent-ils transportés dans un brouhaha de plaisirs, auquel ils étaient peu d’humeur à prendre part.

Mais, puisque le spectacle, quel qu’il fût, avait eu le privilège d’attirer une telle foule, il était naturel que le seigneur Van Mitten, — il l’était bien, maintenant, et seigneur kurde, encore ! — sa fiancée, la noble Saraboul, et son beau-frère, le seigneur Yanar, suivis de l’obéissant Bruno, fussent au nombre des curieux.

Aussi, Ahmet, trouva-t-il sur le quai ses anciens compagnons de voyage. Était-ce Van Mitten qui promenait sa nouvelle famille, ou n’était-il pas plutôt promené par elle ? Ce dernier cas paraît infiniment plus probable.

Quoi qu’il en fût, au moment où Ahmet les rencontra, Saraboul disait à son fiancé :

« Oui, seigneur Van Mitten, nous avons des fêtes encore plus belles au Kurdistan ! »

Et Van Mitten répondait d’un ton résigné :

« Je suis tout disposé à le croire, belle Saraboul. »

Ce qui lui valut de Yanar cette très sèche réponse :

« Et vous faites bien ! »