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Page:Verne - Kéraban-le-Têtu, Hetzel, 1883, tome 2.djvu/309

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KÉRABAN-LE-TÊTU.

Cependant, quelques cris, — on eût même dit des cris qui dénotaient une certaine impatience, — se faisaient entendre parfois dans cette foule ; mais Ahmet et Amasia n’y prêtaient guère attention.

« Non, chère Amasia, disait Ahmet, je connaissais bien mon oncle, et cependant je ne l’aurais jamais cru capable de pousser l’entêtement jusqu’à une telle dureté de cœur !

— Alors, dit Nedjeb, tant qu’il faudra payer cet impôt, il ne reviendra jamais à Constantinople ?

— Lui ?… jamais ! répondit Ahmet.

— Si je regrette cette fortune que le seigneur Kéraban va nous faire perdre, dit Amasia, ce n’est pas pour moi, c’est pour vous, mon cher Ahmet, pour vous seul !

— Oublions tout cela… répondit Ahmet, et, pour le mieux oublier, pour rompre avec cet oncle intraitable, en qui j’avais vu un père jusqu’ici, nous quitterons Constantinople pour retourner à Odessa !

— Ah ! ce Kéraban ! s’écria Sélim qui était outré. Il serait digne du dernier supplice !

— Oui, répondit Nedjeb, comme, par exemple, d’être le mari de cette Kurde ! Pourquoi n’est-ce pas lui qui l’a épousée ? »

Il va sans dire que Saraboul, tout entière au