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KÉRABAN-LE-TÊTU.

de cuivre, constituent leur armement habituel.

Quelques âniers suivaient aussi la route et transportaient aux villages maritimes les productions en fruits de toutes les espèces, qui se récoltent dans la zone moyenne.

En somme, si le temps eût été plus sûr, le ciel moins menaçant, les voyageurs n’auraient point eu trop à se plaindre du voyage, même fait dans ces conditions.

À onze heures du matin, ils arrivèrent à Witse sur l’ancien Pyxites, dont le nom grec « buis » est suffisamment justifié par l’abondance de ce végétal aux environs. Là, on déjeuna sommairement, — trop sommairement, paraît-il, au gré du seigneur Kéraban, — qui, cette fois, laissa échapper un grognement de mauvaise humeur.

Van Mitten ne trouva donc pas encore là l’occasion favorable pour lui toucher deux mots de sa petite affaire. Et, au moment de partir, lorsque Bruno, le tirant à part, lui dit :

« Eh bien, mon maître ?

— Eh bien, Bruno, à la bourgade prochaine.

— Comment ?

— Oui ! à Artachen ! »

Et Bruno, outré d’une telle faiblesse, se coucha