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Page:Verne - Kéraban-le-Têtu, Hetzel, 1883, tome 2.djvu/57

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KÉRABAN-LE-TÊTU.

être prochainement versée à la banque de Constantinople, et le seigneur Kéraban n’aurait qu’à se rembourser de la somme prêtée au moyen du chèque que lui donnerait le Hollandais.

« Ami Kéraban ? dit Van Mitten, après quelques minutes d’un silence qui ne fut interrompu par personne.

— Qu’y a-t-il encore, monsieur ? demanda Kéraban, comme s’il eût répondu à quelque importun.

— En arrivant à Atina !… reprit Van Mitten, que ce mot de « monsieur » avait frappé au cœur.

— Eh bien, en arrivant à Atina, répondit Kéraban, nous nous séparerons !… C’est convenu !

— Oui, sans doute… Kéraban ! »

En vérité, il n’osa pas dire : mon ami Kéraban !

« Oui… sans doute… Aussi je vous prierai de me laisser quelque argent…

— De l’argent ! Quel argent ?…

— Une petite somme… dont vous vous rembourserez… à la Banque de Constantinople…

— Une petite somme ?

— Vous savez que je suis parti presque sans argent… et, comme vous vous étiez généreusement chargé des frais de ce voyage…

— Ces frais ne regardent que moi !