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KÉRABAN-LE-TÊTU.

et de l’ouest, un steamer a de la peine à se relever, malgré les efforts de sa machine, — à plus forte raison, un bâtiment à voiles, qui ne peut lutter qu’en biaisant contre le vent.

Deux gardiens demeuraient à poste fixe dans la maisonnette de bois, disposée au pied du phare ; une première chambre leur servait de salle commune ; une seconde contenait les deux couchettes qu’ils n’occupaient jamais ensemble, l’un d’eux étant de garde chaque nuit, aussi bien pour l’entretien du feu que pour le service des signaux, lorsque quelque navire s’aventurait sans pilote dans les passes d’Atina.

Aux coups qui furent frappés du dehors, la porte de la maisonnette s’ouvrit. Le seigneur Kéraban, sous la violente poussée de l’ouragan — ouragan lui-même ! — entra précipitamment, suivi d’Ahmet, de Van Mitten, de Bruno et de Nizib.

« Que demandez-vous ? dit l’un des gardiens, que son compagnon, réveillé par le bruit, rejoignit presque aussitôt.

— L’hospitalité pour la nuit ? répondit Ahmet.

— L’hospitalité ? reprit le gardien. Si ce n’est qu’un abri qu’il vous faut, la maison est ouverte.