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Page:Verne - Kéraban-le-Têtu, Hetzel, 1883, tome 2.djvu/66

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KÉRABAN-LE-TÊTU.

— Un abri, pour attendre le jour, répondit Kéraban, et de quoi apaiser notre faim.

— Soit, dit le gardien, mais vous auriez été mieux dans quelque auberge du bourg d’Atina.

— À quelle distance est ce bourg ? demanda Van Mitten.

— À une demi-lieue, environ du phare et en arrière des falaises, répondit le gardien.

— Une demi-lieue à faire par ce temps horrible ! s’écria Kéraban. Non, mes braves gens, non !… Voici des bancs sur lesquels nous pourrons passer la nuit !… Si notre araba et nos chevaux peuvent s’abriter derrière votre maisonnette, c’est tout ce qu’il nous faudra !… Demain, dès qu’il fera jour, nous gagnerons la bourgade, et qu’Allah nous vienne en aide pour y trouver quelque véhicule plus convenable…

— Plus rapide, surtout !… ajouta Ahmet.

— Et moins rude !… murmura Bruno entre ses dents.

— … que cette araba dont il ne faut pourtant pas dire du mal !… répliqua le seigneur Kéraban, qui jeta un regard sévère au rancunier serviteur de Van Mitten.

— Seigneur, reprit le gardien, je vous répète