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KÉRABAN-LE-TÊTU.

« Ton nom !… C’est ton nom ? répétait Kéraban.

— Oui !… oui !… disait-il… mon nom ! »

Soudain, un éclair dont la durée dépassa deux secondes, — il se propagea d’un horizon à l’autre, — embrasa tout l’espace. Au milieu de cette immense fulguration, la tartane apparut aussi nettement que si elle eût été dessinée en blanc par quelque effluence électrique. Son grand mât venait d’être frappé d’un coup de foudre et brûlait comme une torche au souffle de la rafale.

À l’arrière de la tartane, deux jeunes filles se tenaient enlacées l’une à l’autre, et de leurs lèvres s’échappa encore ce cri :

« Ahmet !… Ahmet !

— Elle !…C’est elle !… Amasia !… s’écria le jeune homme en bondissant sur une des roches.

— Ahmet !… Ahmet ! » s’écria Kéraban à son tour.

Et il se précipita vers son neveu, non pour le retenir, mais pour lui venir en aide, s’il le fallait.

« Ahmet !… Ahmet ! »

Ce nom fut, une dernière fois encore, jeté à travers l’espace. Il n’y avait plus de doute possible.

« Amasia !… Amasia !… » s’écria Ahmet.

Et se lançant dans l’écume du ressac, il disparut.

À ce moment, une des trombes venait d’atteindre