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battues.

Nat Coverley et Walter Tankerdon, arrivés des premiers, s’élancent dans le square.

Tout à coup, alors qu’il est à trois pas de Nat Coverley, Walter est culbuté par un énorme tigre.

Nat Coverley, n’ayant pas le temps de glisser une cartouche dans son fusil, tire le couteau de chasse de sa ceinture, et se jette au secours de Walter, au moment où les griffes du fauve s’abattent sur l’épaule du jeune homme.

Walter est sauvé, mais le tigre se retourne, se redresse contre Nat Coverley…

Celui-ci, frappe l’animal de son couteau, sans avoir pu l’atteindre au cœur, et il tombe à la renverse.

Le tigre recule, la gueule rugissante, la mâchoire ouverte, la langue sanglante…

Une première détonation éclate…

C’est Jem Tankerdon qui vient de faire feu.

Une seconde retentit…

C’est la balle de son fusil qui vient de faire explosion dans le corps du tigre.

On relève Walter, l’épaule à demi déchirée.

Quant à Nat Coverley, s’il n’a pas été blessé, du moins n’a-t-il jamais vu la mort de si près.

Il se redresse, et s’avançant vers Jem Tankerdon lui dit d’une voix grave.

« Vous m’avez sauvé… merci !

— Vous avez sauvé mon fils… merci ! » répond Jem Tankerdon.

Et tous deux se donnent la main en témoignage d’une reconnaissance, qui pourrait bien finir en sincère amitié…

Walter est aussitôt transporté à l’hôtel de la Dix-neuvième Avenue, où sa famille s’est réfugiée, tandis que Nat Coverley regagne son domaine au bras de Cyrus Bikerstaff.

En ce qui concerne le tigre, le surintendant se charge d’utiliser sa magnifique fourrure. Le superbe animal est destiné à un em-