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dénouement.

frage, ramenant encore plusieurs centaines de survivants avec lui.

Trois heures après, Tribord-Harbour n’est plus qu’à une encablure de la flottille… Et quels transports de joie, quels cris enthousiastes accueillent son arrivée !… Walter Tankerdon et miss Dy Coverley, qui avaient pu y trouver refuge avant la catastrophe, sont là l’un près de l’autre…

Cependant, depuis l’arrivée de Tribord-Harbour avec ses réserves de vivres et d’eau, on entrevoit quelque chance de salut. Ces magasins possèdent une quantité suffisante de combustible pour mouvoir ses machines, entretenir ses dynamos, actionner ses hélices durant quelques jours. Cette force de cinq millions de chevaux dont il dispose doit lui permettre de gagner la terre la plus voisine. Cette terre est la Nouvelle-Zélande, d’après les observations qui ont été faites par l’officier de port.

Mais la difficulté est que ces milliers de personnes puissent prendre passage sur Tribord-Harbour, sa superficie n’étant que de six à sept mille mètres carrés. En sera-t-on réduit à l’envoyer chercher des secours à cinquante milles de là ?…

Non ! cette navigation exigerait un temps trop considérable, et les heures sont comptées. Il n’y a pas un jour à perdre, en effet, si l’on veut préserver les naufragés des horreurs de la famine.

« Nous avons mieux à faire, dit le roi de Malécarlie. Les fragments de Tribord-Harbour, de la batterie de l’Éperon et de la batterie de la Poupe peuvent porter en totalité les survivants de Standard-Island. Relions ces trois fragments par de fortes chaînes, et mettons-les en file, comme des chalands à la suite d’un remorqueur. Puis, que Tribord-Harbour prenne la tête, et avec ses cinq millions de chevaux, il nous conduira à la Nouvelle-Zélande ! »

L’avis est excellent, il est pratique, il a toutes chances de réussir, du moment que Tribord-Harbour dispose d’une si puissante force locomotrice. La confiance revient au cœur de la population, comme si elle était déjà en vue d’un port.

Le reste de la journée est employé aux travaux que nécessite l’amar-