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L’AGENCE THOMPSON AND Co.

on serait sans aucun doute nourri à bord — et, par-dessus le marché, un agréable et intéressant voyage, tout cela n’était pas à dédaigner pour un capitaliste tel que Robert.

Il se hâta donc vers Newghate street. À onze heures juste, il ouvrait la porte du numéro 69.

L’antichambre et les couloirs, qu’il parcourut à la suite d’un garçon, lui firent une impression favorable. Tapis visiblement fatigués, tentures présentables, mais défraîchies. Agence sérieuse, évidemment, maison qui n’était pas née de la veille.

Toujours précédé de son guide, Robert fut enfin introduit dans un confortable bureau, où, derrière une vaste table, un gentleman se leva pour le recevoir.

« Monsieur Baker ? interrogea Robert.

— Il est absent, mais je le remplace entièrement, répondit le gentleman en invitant du geste Robert à s’asseoir.

— Monsieur, dit celui-ci, j’ai vu les affiches par lesquelles votre agence annonce le voyage qu’elle a organisé, et ces affiches m’ont appris que vous cherchiez un interprète. Je viens vous proposer de me confier cet emploi.

Le sous-directeur regarda plus attentivement son visiteur.

— Quelles langues savez-vous ? demanda-t-il, après un instant de silence.

— Le français, l’anglais, l’espagnol et le portugais.

— Bien ?

— Je suis Français. Vous pouvez juger si je sais l’anglais. Je parle l’espagnol et le portugais de la même manière.

— Très bien par conséquent. Mais ce n’est pas tout. Il faut aussi être largement documenté sur les pays compris dans notre itinéraire. L’interprète devra être en même temps un cicérone.

Robert hésita une seconde.

— C’est bien ainsi que je l’entends, répondit-il.

Le sous-directeur reprit :

— Arrivons à la question des appointements. Nous offrons