300 francs à forfait pour le voyage, nourri, logé, tous frais payés. Ces conditions vous iraient-elles ?
— Parfaitement, déclara Robert.
— Dans ce cas, lui fut-il répondu, si vous pouvez me fournir quelques références…
— Mon Dieu, monsieur, je ne suis que depuis peu à Londres. Mais voici une lettre de lord Murphy, qui vous renseignera sur mon compte et vous expliquera en même temps pourquoi je me trouve sans emploi, répondit Robert, en tendant à son interlocuteur la fâcheuse lettre, conçue d’ailleurs en termes très flatteurs, qu’il avait reçue le matin.
La lecture fut longue. Homme éminemment ponctuel et sérieux, le sous-directeur pesa chaque mot l’un après l’autre, comme pour en extraire tout le suc. En revanche, la réponse fut nette.
— Où demeurez-vous ? interrogea-t-il.
— 25, Cannon street.
— Je parlerai de vous à M. Baker, conclut le sous-directeur, en notant cette adresse. Si les renseignements que je vais prendre concordent avec ce que je sais déjà, vous pouvez vous considérer comme appartenant à l’agence.
— Alors, monsieur, c’est entendu ? insista Robert enchanté.
— Entendu, » affirma l’Anglais en se levant.
Robert tenta vainement de placer quelques mots de remerciement. « Time is money ». À peine eut-il le loisir d’esquisser un salut d’adieu, qu’il était déjà dans la rue, étourdi de la facilité et de la rapidité de son succès.