qu’il ne l’aurait fallu pour atteindre le groupe principal des Açores. Le capitaine Pip avait en effet mis le cap sur les îles les plus occidentales, afin d’en assurer la vue à ses passagers. Du train dont allaient les choses, il ne semblait pas qu’ils dussent beaucoup profiter de cette attention de Thompson.
Quelques mots entendus à ce sujet excitèrent la curiosité de Roger.
« Pourriez-vous me dire, monsieur le Professeur, demanda-t-il à Robert quatre jours après le départ, quelles sont les premières îles que le Seamew doit trouver devant lui ?
Robert demeura interdit. Il ignorait complètement ce détail.
— Bon ! accorda Roger. Le capitaine nous renseignera. Les Açores appartiennent aux Portugais, je crois ? demanda-t-il encore après un court silence.
— Mais, balbutia Robert… je le crois aussi.
— Je vous avouerai, monsieur le Professeur, que je suis totalement ignorant de tout ce qui concerne cet archipel, reprit Roger. Pensez-vous qu’il ait quelque chose d’intéressant à nous offrir ?
— Certainement, affirma Robert.
— De quel genre ? insista Roger. Des curiosités naturelles, peut-être ?
— Naturelles, c’est évident, dit Robert avec empressement.
— Et des édifices, sans doute ?
— Et des édifices, cela va de soi.
Roger regarda, un peu surpris, son interlocuteur. Un malin sourire naquit sur ses lèvres. Il recommença ses questions.
— Un dernier mot, monsieur le Professeur. Le programme n’annonce le débarquement que dans trois îles : Le Fayal, Tercère et Saint-Michel. L’archipel n’en contient-il pas d’autres ? Mrs. Lindsay a désiré savoir combien il en comportait en tout ; je n’ai pu la renseigner.
Robert était au supplice. Il constatait un peu tard son ignorance absolue de ce qu’il avait mission d’apprendre aux autres.