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À TRAVERS LE TRANSVAAL.

— Et pour empêcher les méchants de te nuire ! » reprirent-ils, comme s’ils s’étaient donné le mot.

Cyprien leur adressa un regard reconnaissant.

« Soit ! répondit-il, je vous emmène tous les deux, puisque vous le souhaitez ! »

Là-dessus, il alla prendre congé du vieux Jacobus Vandergaart, qui, sans approuver ou désapprouver que Cyprien se joignît à cette expédition, lui serra cordialement la main en lui souhaitant bon voyage.

Le lendemain matin, lorsqu’il se dirigea, suivi de ses deux fidèles, vers le camp de Vandergaart pour y prendre la diligence de Potchefstrom, le jeune ingénieur leva les yeux vers la ferme Watkins, qui était encore plongée dans le sommeil.

Était-ce une illusion ? Il crut reconnaître derrière la mousseline blanche de l’une des fenêtres une forme légère, qui, au moment où il s’éloignait, lui faisait un dernier signe d’adieu.


X I I I


À TRAVERS LE TRANSVAAL.

En arrivant à Potchefstrom, les quatre voyageurs apprirent qu’un jeune Cafre, — dont le signalement se rapportait à la personne de Matakit, — avait passé la veille par la ville. C’était une chance heureuse pour le succès de leur expédition. Mais, ce qui devait la rendre bien longue, sans doute, c’est que le fugitif s’était procuré là une légère carriole, attelée d’une autruche, et qu’il serait plus difficile de le rejoindre.

En effet, il n’y a pas de meilleurs marcheurs que ces animaux, ni de plus endurants ni de plus rapides. Il faut ajouter que les autruches de trait sont très rares, même en Griqualand, car elles ne sont pas commodes à dresser. C’est pourquoi Cyprien, pas plus que ses compagnons, ne put s’en procurer à Potchefstrom.

Or, c’était dans ces conditions, — cela put être constaté, — que Matakit