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l’archipel en feu.

À huit heures, répondit le Corfiote.

— Mais, ajouta-t-il d’un ton qui ne marquait pas une confiance absolue, il ne suffit pas de partir, il faut arriver à destination !

— Eh ! on arrivera ! s’écria un autre Corfiote. Il ne sera pas dit qu’un pirate aura tenu en échec la marine britannique…

— Et la marine grecque, et la marine française, et la marine italienne ! ajouta flegmatiquement un officier anglais, qui voulait que chaque État eût sa part de désagrément en cette affaire.

— Mais, reprit le négociant en se levant, l’heure approche, et, si nous voulons assister au départ de la Syphanta, il serait peut-être temps de se rendre sur l’esplanade !

— Non, répondit son interlocuteur, rien ne presse. D’ailleurs, un coup de canon doit annoncer l’appareillage. »

Et les causeurs continuèrent à faire leur partie dans le concert des malédictions proférées contre Sacratif.

Sans doute, Nicolas Starkos crut le moment favorable pour intervenir, et, sans que le moindre accent pût dénoncer en lui un natif de la Grèce méridionale :

« Messieurs, dit-il en s’adressant à ses voisins de