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l’archipel en feu.

Il n’en fut rien.

À sept heures du matin, le brick laissait porter franchement dans le nord-est et se lançait vers la pleine mer.

« Est-ce qu’il se dirigerait sur Scarpanto ? » se demanda Henry d’Albaret, non sans étonnement.

Et, sous une brise qui fraîchissait de plus en plus, au risque d’envoyer en bas une partie de sa mâture, il continua cette interminable poursuite, que l’intérêt de sa mission, non moins que l’honneur de son bâtiment, lui commandait de ne point abandonner.

Là, dans cette partie de l’Archipel, largement ouverte à tous les points du compas, au milieu de cette vaste mer que ne couvraient plus les hauteurs de la Crète, la Syphanta parut reprendre d’abord quelque avantage sur le brick. Vers une heure de l’après-midi, la distance d’un navire à l’autre était réduite à moins de trois milles. Quelques boulets furent encore envoyés ; mais ils ne purent atteindre leur but et ne provoquèrent aucune modification dans la marche du brick.

Déjà les cimes de Scarpanto apparaissaient à l’horizon, en arrière de la petite île de Caso, qui pend à la pointe de l’île, comme la Sicile pend à la pointe de l’Italie.