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le tell.

capitaine ; quant à remonter au nord ou redescendre au sud, sans être assurés de trouver une meilleure route, ce serait du temps perdu, et nous n’avons pas un jour à perdre. Notre direction nous mène, en somme, au point le plus rapproché que nous puissions atteindre, et mieux vaut ne pas la modifier…

— Ce n’est pas douteux, déclara M. de Schaller, et il ne l’est pas non plus que Hadjar et sa bande, s’ils se rendaient au kilomètre 347, n’ont pas suivi cette route. »

En effet, on ne retrouvait aucune trace de leur passage.

Quelle pénible marche et combien lente ! et quelle difficulté de se maintenir sur les passes. Coupe-à-cœur, toujours en avant, revenait de lui-même lorsqu’il sentait fléchir la croûte blanche. Il fallait alors s’arrêter, tâter le terrain, se rejeter soit à droite soit à gauche, parfois d’une cinquantaine de mètres, et le cheminement s’allongeait de multiples détours. Dans ces conditions, cette seconde étape ne fit pas gagner plus d’une lieue et demie. Le soir venu, ils s’arrêtèrent, à bout de forces, et, d’ailleurs, n’en eussent-ils pas eu l’impérieux besoin, comment auraient-ils pu s’aventurer dans une marche nocturne.

Il était cinq heures du soir. Le capitaine Hardigan avait bien compris que ses compagnons seraient incapables d’aller plus loin. Et, cependant, l’endroit était peu propice à un campement de nuit. Rien que la plaine plate. Pas même un ressaut de sol pour s’y accoter. Aucun ras où il eût été possible de recueillir un peu d’eau potable… Pas même une touffe de driss en ces bas-fonds, ces « hofrah » où s’accumulaient les cristallisations salines. Quelques oiseaux traversaient rapidement cette région désolée pour regagner les oasis les plus rapprochées, à plusieurs lieues de là sans doute, et que les fugitifs n’auraient su atteindre !…

À cet instant, le brigadier, s’approchant de l’officier, lui dit :

« Mon capitaine, sauf votre respect, il me semble qu’il y aurait mieux à faire que de camper à cette place, dont les chiens touareg ne voudraient pas !