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LA CHASSE AU MÉTÉORE

n’y a pas lieu de mettre en doute qu’elles n’aboutissent à bref délai.

« Quoi qu’il en soit à cet égard, il est au moins prématuré d’annoncer la chute de cet astéroïde, et a fortiori de fixer l’endroit et la date de cette chute. Évidemment, si la cause inconnue qui influence le bolide continue à agir dans le même sens, il finira par tomber, mais rien n’autorise jusqu’ici à affirmer qu’il en sera ainsi. Actuellement, sa vitesse relative a nécessairement augmenté, puisqu’il décrit une orbite plus petite. Il n’aurait donc aucune tendance à tomber, dans le cas où la force qui le sollicite cesserait de lui être appliquée.

« Dans l’hypothèse contraire, les perturbations constatées à chaque passage du météore ayant été jusqu’à ce jour inégales, et leurs variations d’intensité semblant n’obéir à aucune loi, on ne saurait, tout en pronostiquant la chute, en préciser le lieu ni la date.

« En résumé, nous conclurons ainsi qu’il suit : La chute du bolide paraît probable ; elle n’est pas certaine. Dans tous les cas, elle n’est pas imminente.

« Nous conseillons donc le calme, en présence d’une éventualité qui demeure hypothétique et dont la réalisation peut au surplus ne conduire à aucun résultat pratique. Nous aurons soin, d’ailleurs, à l’avenir, de tenir le public au courant par des notes quotidiennes qui relateront au jour le jour la marche des événements. »

Mr Seth Stanfort et Mrs Arcadia Walker eurent-ils connaissance des conclusions de J. B. K. Lowenthal ? Ce point est demeuré obscur. En ce qui concerne Mr Dean Forsyth et le docteur Sydney Hudelson, c’est à Saint-Louis, dans l’État de Missouri, pour le premier, et à New-York, pour le second, qu’ils reçurent le camouflet à eux adressé par le directeur de l’Observatoire de Boston. Ils en rougirent comme d’un véritable soufflet.

Quelque cruelle que fût leur humiliation, il n’y avait qu’à s’incliner. On ne discute pas avec un savant comme J. B. K. Lowenthal. Mr Forsyth et Mr Hudelson revinrent donc l’oreille basse à Whaston, celui-là faisant le sacrifice de son billet payé jusqu’à San-Francisco, celui-ci abandonnant à une compagnie rapace le prix de sa cabine déjà retenue jusqu’à Buenos-Aires.

De retour à leurs domiciles respectifs, ils montèrent impatiem-