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LA CHASSE AU MÉTÉORE

appelaient leurs droits, voudraient demeurer près du trésor. On pouvait s’attendre à tout de la part de tels enragés, et Francis Gordon, pensant à sa chère Jenny, n’envisageait pas sans angoisses cette perspective d’un long hivernage.

Dans la nuit du 17 au 18 août, ce fut une véritable tempête qui se déchaîna sur l’archipel. Vingt heures avant, l’astronome de Boston avait réussi à prendre une observation du bolide dont la vitesse diminuait sans cesse. Mais, telle était la violence de la tourmente, que l’on pouvait se demander si elle n’allait point emporter le bolide.

Aucune accalmie ne se manifesta dans la journée du 18 août, et les premières heures de la nuit qui suivit furent tellement troublées que les capitaines des navires en rade éprouvèrent de graves inquiétudes.

Cependant, vers le milieu de cette nuit du 18 au 19 août, la tempête décrut notablement. Dès cinq heures du matin, tous les passagers en profitèrent pour se faire mettre à terre. Ce 19 août, n’était-ce pas la date fixée pour la chute du bolide ?

Il était temps. À sept heures, un coup sourd se fit entendre, si rude que l’île en trembla sur sa base…

Quelques instants plus tard, un indigène accourait à la maison occupée par M. de Schnack. Il apportait la grande nouvelle…

Le bolide était tombé sur la pointe nord-ouest de l’île d’Upernivik.