Page:Verne - La Chasse au Météore, Hetzel, 1908.djvu/95

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
84
LA CHASSE AU MÉTÉORE

rapportait les propos, faux ou vrais, échappés à Mr Dean Forsyth, les paroles véritables ou fausses prononcées par Mr Hudelson, et, de jour en jour, d’heure en heure, la situation se faisait plus menaçante.

C’est dans ces circonstances qu’éclata un coup de foudre qui retentit, on peut le dire, dans le monde entier.

Le bolide venait-il donc de faire explosion, explosion qu’auraient répercutée les échos de la voûte céleste ?

Non, il s’agissait simplement d’une nouvelle du caractère le plus singulier, que le télégraphe et le téléphone répandirent avec leur rapidité électrique à travers toutes les républiques et tous les royaumes de l’Ancien et du Nouveau Monde.

Ladite information ne venait point du donjon de Mr Hudelson, ni de la tour de Dean Forsyth, ni de l’observatoire de Pittsburg, ni de celui de Boston, pas plus que de celui de Cincinnati. Cette fois, c’est l’Observatoire de Paris qui révolutionnait l’Univers civilisé, en communiquant, le 2 mai, à la Presse une note ainsi conçue :

« Le bolide signalé à l’attention des Observatoires de Cincinnati et de Pittsburg par deux honorables citoyens de la ville de Whaston, État de Virginie, et dont la translation autour du globe terrestre paraît s’accomplir jusqu’ici avec une régularité parfaite, est actuellement étudié jour et nuit dans tous les observatoires du monde par une phalange d’éminents astronomes, dont la haute compétence n’a d’égal que l’admirable dévouement mis par eux au service de la science.

« Si, malgré cet examen attentif, plusieurs parties du problème sont encore à résoudre, l’observatoire de Paris est du moins parvenu à obtenir la solution de l’une d’elles et à déterminer la nature de ce météore.

« Les rayons émanés du bolide ont été soumis à l’analyse spectrale, et la disposition de leurs raies a permis de reconnaître avec certitude la substance du corps lumineux.

« Son noyau, qu’entoure une brillante chevelure, et d’où partent les rayons observés, n’est point de nature gazeuse, mais de nature solide. Il n’est pas en fer natif comme beaucoup d’aérolithes, ni formé d’aucun des composés chimiques qui constituent d’ordinaire ces corps errants.

« Ce bolide est en or, en or pur, et si l’on ne peut indiquer sa