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UN COUP DE CANON.

physiologiques où il put reprendre de nouvelles forces. En de certains endroits, où la profondeur du fleuve s’accusait davantage, il avait dû descendre jusqu’à trente pieds environ. Il avait donc eu à supporter une pression presque équivalente à celle d’une atmosphère, — cause de fatigue physique et de trouble moral pour qui n’est pas habitué à ce genre d’exercice.

Benito tira donc le cordon du timbre, et les hommes du radeau commencèrent à le haler ; mais ils opéraient lentement, mettant une minute à le relever de deux ou trois pieds, afin de ne point produire dans ses organes internes les funestes effets de la décompression.

Dès que le jeune homme eut pris pied sur le radeau, la sphère métallique du scaphandre lui fut enlevée, il respira longuement et s’assit, afin de prendre un peu de repos.

Les pirogues s’étaient aussitôt rapprochées. Manoel, Fragoso, Araujo étaient là, près de lui, attendant qu’il pût parler.

« Eh bien ? demanda Manuel.

— Rien encore !… rien !

— Tu n’as aperçu aucune trace ?

— Aucune.

— Veux-tu que je cherche à mon tour ?