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LA JANGADA

Un cri de joie échappa à Benito. Il allait saisir l’étui pour l’ouvrir, pour vérifier ce qu’il contenait…

« Non, dit encore Manoel, que son sang-froid n’abandonnait pas. Il ne faut pas qu’il y ait de doute possible dans l’esprit des magistrats ! Il convient que des témoins désintéressés puissent affirmer que cet étui se trouvait bien sur le corps de Torrès !

— Tu as raison, répondit Benito.

— Mon ami, reprit Manoel en s’adressant au contremaître du radeau, fouillez vous-même dans la poche de cette vareuse. »

Le contremaître obéit. Il retira un étui de métal, dont le couvercle était hermétiquement vissé et qui ne semblait pas avoir souffert de son séjour dans l’eau.

« Le papier… le papier est-il encore dedans ? s’écria Benito, qui ne pouvait se contenir.

— C’est au magistrat d’ouvrir cet étui ! répondit Manoel. À lui seul appartient de vérifier s’il s’y trouve un document !

— Oui… oui… tu as encore raison, Manoel ! répondit Benito. À Manao ! mes amis, à Manao ! »

Benito, Manoel, Fragoso et le contremaître qui tenait l’étui s’embarquèrent aussitôt dans l’une des pirogues, et ils allaient s’éloigner, lorsque Fragoso de dire :

« Et le corps de Torrès ? »