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LA JANGADA

En quelques instants, ils étaient arrivés à la demeure du juge Jarriquez, et ils lui faisaient demander par l’un de ses serviteurs de vouloir bien les recevoir immédiatement.

Le magistrat donna ordre de les introduire dans son cabinet.

Là, Manoel fit le récit de tout ce qui s’était passé, depuis le moment où Torrès avait été mortellement frappé par Benito dans une rencontre loyale, jusqu’au moment où l’étui avait été retrouvé sur son cadavre et pris dans la poche de sa vareuse par le contremaître.

Bien que ce récit fût de nature à corroborer tout ce que lui avait dit Joam Dacosta au sujet de Torrès et du marché que celui-ci lui avait offert, le juge Jarriquez ne put retenir un sourire d’incrédulité.

« Voici l’étui, monsieur, dit Manoel. Pas un seul instant il n’a été entre nos mains, et l’homme qui vous le présente est celui-là même qui l’a trouvé sur le corps de Torrès ! »

Le magistrat saisit l’étui, il l’examina avec soin, le tournant et le retournant comme il eût fait d’un objet précieux. Puis il l’agita, et quelques pièces, qui se trouvaient à l’intérieur, rendirent un son métallique.

Cet étui ne contenait-il donc pas le document