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MANAO.

bâtie presque en rase campagne sur une tumescence qui domine Manao.

C’est peu pour une ville d’origine espagnole. À ces deux monuments il convient d’ajouter encore un couvent de Carmélites, incendié en 1850, et dont il ne reste plus que des ruines.

La population de Manao ne s’élève qu’au chiffre qui a été indiqué plus haut, et, en dehors des fonctionnaires, employés et soldats, elle se compose plus particulièrement de négociants portugais et d’Indiens appartenant aux diverses tribus du Rio-Negro.

Trois rues principales, assez irrégulières, desservent la ville ; elles portent des noms significatifs dans le pays et qui ont bien leur couleur : c’est la rue Dieu-le-Père, la rue Dieu-le-Fils et la rue Dieu-le-Saint-Esprit. En outre, vers le couchant s’allonge une magnifique avenue d’orangers centenaires, que respectèrent religieusement les architectes qui, de l’ancienne cité, firent la cité nouvelle.

Autour de ces rues principales s’entre-croisent un réseau de ruelles non pavées, coupées successivement par quatre canaux que desservent des passerelles en bois. En de certains endroits, ces iguarapés promènent leurs eaux sombres au milieu de grands terrains vagues, semés d’herbes folles et de