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Page:Verne - La Jangada, 1881, t2.djvu/171

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LA JANGADA

Ce qu’il essaya de nombres différents pendant cette dernière partie de la journée, — nombres toujours pris arbitrairement, — ne saurait se concevoir ! Ah ! s’il avait eu le temps, il n’aurait pas hésité à se lancer dans les millions de combinaisons que les dix signes de la numération peuvent former ! Il y eût consacré sa vie tout entière, au risque de devenir fou avant l’année révolue ! Fou ! Eh ! ne l’était-il pas déjà !

Il eut alors la pensée que le document devait, peut-être, être lu à l’envers. C’est pourquoi, le retournant et l’exposant à la lumière, il le reprit de cette façon.

Rien ! Les nombres déjà imaginés et qu’il essaya sous cette nouvelle forme ne donnèrent aucun résultat !

Peut-être fallait-il prendre le document à rebours, et le rétablir en allant de la dernière lettre à la première, — ce que son auteur pouvait avoir combiné pour en rendre la lecture plus difficile encore !

Rien ! Cette nouvelle combinaison ne fournit qu’une série de lettres complètement énigmatiques !

À huit heures du soir, le juge Jarriquez, la tête entre les mains, brisé, épuisé moralement et physiquement, n’avait plus la force de remuer, de parler, de penser, d’associer une idée à une autre !