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LA JANGADA

avait une extrême hâte de communiquer au juge Jarriquez ce qu’il venait d’apprendre pendant cette courte excursion.

Voici ce qui s’était passé :

Fragoso ne s’était point trompé, lorsqu’il avait reconnu en Torrès un des capitaines de cette milice qui opérait dans les provinces riveraines de la Madeira.

Il partit donc, et, en arrivant à l’embouchure de cet affluent, il apprit que le chef de ces « capitaës do mato » se trouvait alors aux environs.

Fragoso, sans perdre une heure, se mit à sa recherche, et, non sans peine, il parvint à le rejoindre.

Aux questions que Fragoso lui posa, le chef de la milice n’hésita pas à répondre. À propos de la demande très simple qui lui fut faite, il n’avait, d’ailleurs, aucun intérêt à se taire.

Et en effet, les trois seules questions que lui adressa Fragoso furent celles-ci :

« Le capitaine des bois Torrès n’appartenait-il pas, il y a quelques mois, à votre milice ?

— Oui.

À cette époque, n’avait-il pas pour camarade intime un de vos compagnons qui est mort récemment ?

— En effet.