n’est pas à moi qu’il faut rapporter tout ce bonheur, c’est à Lina !
— À moi ! répondit la jeune mulâtresse.
— Eh, sans doute ! sans la liane, sans l’idée de la liane, est-ce que j’aurais jamais pu faire tant d’heureux ! »
Si Fragoso et Lina furent fêtés, choyés par toute cette honnête famille, par les nouveaux amis que tant d’épreuves leur avaient faits à Manao, il est inutile d’y insister.
Mais le juge Jarriquez, n’avait-il pas sa part, lui aussi, dans cette réhabilitation de l’innocent ? Si, malgré toute la finesse de ses talents d’analyste, il n’avait pu lire ce document, absolument indéchiffrable pour quiconque n’en possédait pas la clef, n’avait-il pas du moins reconnu sur quel système cryptographique il reposait ? Sans lui, qui aurait pu, avec ce nom seul d’Ortega, reconstituer le nombre que l’auteur du crime et Torrès, morts tous les deux, étaient seuls à connaître ?
Aussi les remerciements ne lui manquèrent-ils pas !
Il va sans dire que, le jour même, partait pour Rio-de-Janeiro un rapport détaillé sur toute cette affaire, auquel était joint le document original, avec le chiffre qui permettait de le lire. Il fallait attendre