Page:Verne - La Jangada, 1881, t2.djvu/232

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

225
LE BAS-AMAZONE.

gées de visiteurs, se tenaient en abord de l’énorme train de bois, et les eaux de l’Amazone disparaissaient littéralement sous cette flottille jusqu’à la rive gauche du fleuve.

Lorsque la cloche de la chapelle tinta son premier coup, ce fut comme un signal de joie pour les oreilles et pour les yeux. En un instant, les églises de Bélem répondirent au clocher de la jangada. Les bâtiments du port se pavoisèrent jusqu’en tête de mâts, et les couleurs brésiliennes furent saluées par les pavillons nationaux des autres pays. Les décharges de mousqueterie éclatèrent de toutes parts, et ce n’était pas sans peine que ces joyeuses détonations pouvaient rivaliser avec les violents hurrahs qui s’échappaient par milliers dans les airs !

La famille Dacosta sortit alors de l’habitation et se dirigea à travers la foule vers la petite chapelle.

Joam Dacosta fut accueilli par des applaudissements frénétiques. Il donnait le bras à madame Valdez. Yaquita était conduite par le gouverneur de Bélem, qui, accompagné des camarades du jeune médecin militaire, avait voulu honorer de sa présence la cérémonie du mariage. Lui, Manoel, marchait près de Minha, charmante dans sa fraîche toilette de mariée ; puis venait Fragoso, tenant par la main Lina toute rayonnante ; suivaient enfin Benito, la