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DE ROTTERDAM À COPENHAGUE.

d’heure avant tout le monde. Et puis, ce fameux sac, ce sac légendaire, renferme des cartes, des plans, des instructions et surtout, une lorgnette ! Dieu, quelle lorgnette ! Elle provient, paraît-il, d’un grand navire norvégien, naufragé sur le banc de Godwin, à l’entrée de la Tamise. Tout le monde a péri, mais la lorgnette a été sauvée, et Thomas Pearkop ne la céderait pas, dit-il, pour beaucoup de ces livres sterling, dont il est pourtant bien friand.

Quant à moi, si elle m’appartenait, je la donnerais pour rien ; peut-être même payerais-je pour qu’on m’en débarrassât, car je n’ai jamais rien pu distinguer, ni terre, ni feu, ni navire, ni bouée, ni balise, à travers cette lamentable épave.


V


En arrivant au large, c’est encore la brise nord-ouest qui souffle, un peu plus faible, il est vrai, mais suffisante pour nous préoccuper. Nous avions une longue route à faire sans port de relâche, sauf le Texel, au nord du Zuyderzée, dont l’entrée est