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DE ROTTERDAM À COPENHAGUE.

à la recherche duquel nous nous mettons immédiatement, accompagnés d’un second planton, plus raide encore que le premier.

Après une demi-heure de recherches, voilà enfin le capitaine Mœller, en uniforme, le sabre au côté. Notre planton s’avance vivement vers lui, s’arrête à trois pas, immobile, les talons joints, la main gauche à la casquette, et de la main droite tendant au capitaine l’ordre écrit de l’amiral.

Si j’insiste sur ces détails, c’est qu’ils présentent un des côtés originaux de l’organisation militaire de ce pays. Tous ces mouvements furent exécutés mécaniquement, avec une régularité absolue, qui montre à quel point les règles de la discipline et la crainte du supérieur sont gravées dans l’esprit de l’inférieur. Je n’oublierai jamais ce soldat immobile, attendant un signe de son chef pour quitter sa position, et gardant ensuite une attitude de respect. Ces sentiments existent à tous les degrés de l’échelle hiérarchique de l’armée allemande.

Le capitaine Mœller nous accorda immédiatement l’entrée du port ; des ordres furent donnés, et, à une heure, le Saint-Michel était amarré dans le premier bassin.

Wilhelmshaven est un port de création toute récente ; il date de quinze ans, c’est-à-dire de