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Page:Verne - La Jangada, 1881, t2.djvu/277

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DE ROTTERDAM À COPENHAGUE.

Le ciel était alors embrasé comme par le reflet d’un immense incendie. Les nuages légers, qui escortaient l’astre du jour, devenaient d’un rouge tellement ardent que nos yeux avaient peine à en soutenir l’éclat. La mer roulait de l’or en fusion. Au milieu de cette débauche de lumière, un seul petit nuage boudeur, resté tout noir, formait avec ses flamboyants voisins un contraste vraiment curieux : il semblait être en pénitence. Sans doute Phœbus en eut pitié, car, avant de disparaître dans les flots, il l’inonda de ses plus chauds rayons et concentra longtemps encore sur lui les derniers reflets d’un crépuscule qui semblait ne plus pouvoir finir.

La lune avait désormais le champ libre pour jouir paisiblement des quelques heures que lui laissait le soleil. Nous la regardions monter lentement, quand une exclamation de mon frère vint détourner notre attention et reléguer Phœbé au second plan.

« Une comète ! s’écria-t-il. Voyez la belle comète ! »

Chacun se retourne aussitôt, et là, à quelques degrés au-dessus de l’Étoile polaire, juste au méridien inférieur, nous apercevons l’astre magnifique qui faisait à nos yeux charmés sa première apparition.

Grande fut notre surprise. Avant notre départ,