Un quart d’heure après, le cercle s’étant resserré, on se touchait les coudes, et l’on s’arrêtait dans la partie la plus épaisse du taillis, sans avoir rien rencontré.
Le silence n’avait été troublé jusque-là que par le bruit des branches sèches qui, quelques précautions que l’on prît, s’écrasaient sous nos pieds.
En ce moment, un hurlement se fit entendre.
« La bête est là ! » s’écria le capitaine Hod, en montrant l’orifice d’une caverne, creusée dans un amoncellement de rocs que couronnait un groupe de grands arbres.
Le capitaine Hod ne se trompait pas. Si ce n’était pas le repaire habituel de la tigresse, c’était là du moins qu’elle s’était réfugiée, se sentant traquée par toute une bande de chasseurs.
Hod, Banks, Fox, Kâlagani, plusieurs des gens du kraal, nous nous étions approchés de l’étroite ouverture, à laquelle venaient aboutir les empreintes sanglantes.
« Il faut pénétrer là dedans, dit le capitaine Hod.
– Manœuvre dangereuse ! fit observer Banks. Il y a risque de blessures graves pour le premier qui entrera.
– J’entrerai, cependant ! dit Hod, en s’assurant que sa carabine était prête à faire feu.
– Après moi, mon capitaine ! répondit Fox, qui se baissa vers l’ouverture de la caverne.
– Non, Fox, non ! s’écria Hod. Ceci me regarde !
– Ah ! mon capitaine ! répondit doucement Fox, avec un accent de reproche, je suis en retard de sept !… »
Ils en étaient à compter leurs tigres dans un pareil moment !
« Ni l’un ni l’autre vous n’entrerez là ! s’écria Banks. Non ! Je ne vous laisserai pas…
– Il y aurait peut-être un moyen, dit alors Kâlagani, en interrompant l’ingénieur.
– Lequel ?
– Ce serait d’enfumer ce repaire, répondit l’Indou. L’animal serait forcé de déguerpir. Nous aurions moins de risques et plus de facilité pour le tuer au dehors.
– Kâlagani a raison, dit Banks. Allons, mes amis, du bois mort, des